Le passage de la frontière de la Jordanie est un peu laborieux mais la route vers Petra est superbe :
Créée dans l’Antiquité vers la fin du VIIIe siècle av. J.-C. par les Édomites, Petra est ensuite occupée vers le VIe siècle av. J.-C. par les Nabatéens qui la font prospérer grâce à sa position sur la route des caravanes transportant l’encens, les épices et d’autres produits précieux entre l’Égypte, la Syrie, l’Arabie du Sud et la Méditerranée. Vers le viiie siècle, la modification des routes commerciales et les séismes entraînent l’abandon progressif de la ville par ses habitants. Tombé dans l’oubli à l’époque moderne, le site est redécouvert par le monde occidental grâce à l’explorateur suisse Jean Louis Burckhardt en 1812. Les nombreux bâtiments, dont les façades monumentales sont directement taillées dans la roche, en font un ensemble monumental et unique qui est inscrit sur la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO.
Un long, sinueux et étroit canyon, le Sîq, mène à l’entrée de Petra :
La fin du canyon laisse présager quelque chose de merveilleux :
En effet c’est le plus célèbre des édifices de Petra qui garde l’entrée du Sîq, la Khazneh. Le bâtiment, de 40 mètres de haut sur 28 mètres de large, au style influencé par l’art architectural d’Alexandrie, aurait été érigé vers le 1er siècle av. J.-C. et serait le tombeau du roi Arétas IV (mort en 40). Le bâtiment tient son nom de Khazne al-Firaun, qui signifie en arabe « le trésor du Pharaon », car pendant longtemps les Bédouins qui ont vécu dans le secteur ont cru que l’urne funéraire située en haut du bâtiment contenait un important trésor. Des impacts de balles sont encore visibles sur l’urne, montrant les tentatives de la casser afin de s’emparer du trésor. Mais comme l’urne et toute la façade l’entourant est taillée complètement dans la roche, ces tentatives sont restées stériles.
Le site est immense et sa découverte en fin de journée lorsque les flots de touristes sont partis, est un véritable plaisir :
Au sommet de la montagne se tient le « Haut lieu du Sacrifice », un lieu de culte en plein air, typique des religions antiques du Proche Orient. Taillé dans les grés sur une énorme plate forme, c’est un autel destiné aux sacrifices d’animaux:
Le paysage est superbe et les vestiges nombreux sur le site déserté en soirée :
La fontaine au lion, de la gueule duquel jaillissait jadis de l’eau :
Un fauve de taille plus modeste qui s’est improvisé gardien du site et qui nous a accompagné pendant un long moment :
D’autres animaux bien plus sauvages:
Le soleil couchant sur la pierre ocre et la solitude du lieu font de la visite de ce site chargé d’histoire un moment inoubliable.
