Nous voilà maintenant à Ranakpur, une petite cité du Rajasthan située dans la chaîne montagneuse des Ârâvalli. Le site doit sa notoriété à son magnifique ensemble de temples jaïns.
Eclairage sur le jaïnisme:
Le jaïnisme, du sanskrit Jina « vainqueur », est une religion (en précisant que le mot religion se traduit en Inde par dharma, un mot largement polysémique qui signifie autant « foi », « religion », « vertu » que « devoir », « nature propre », « bonne action », « chemin spirituel ») qui insiste en premier et dernier lieu sur le respect de l’ahimsa (non-violence), en se basant sur la théorie du karma, des réincarnations, de l’écologie, et qui met l’accent sur l’ascétisme. Il ne commence pas, à l’image du bouddhisme, comme un mouvement de réforme à l’intérieur de l’hindouisme, car c’est une des plus anciennes religions au monde, qui vient de la plus haute antiquité – ou de la préhistoire (3000-3500 av. J.-C.1), et qui devient une religion d’importance au cours du VIéme siècle av. J.-C., sous l’influence de Mahavira. Le jaïnisme possède actuellement douze millions de fidèles dans le monde, ascètes et laïcs confondus, en majorité en Inde.
Le jaïnisme partage de nombreuses et apparentes ressemblances avec l’hindouisme et le bouddhisme, mais il doit en être cependant différencié. Le jaïnisme est, d’un point de vue philosophique, un matérialisme éthique et sur le plan conceptuel, un agnosticisme (syâdvâda, de syat, signifiant « peut-être » : aucune vérité absolue ne peut être énoncée, mettant en garde contre toute guerre idéologique et violence – liée au fanatisme).
Le temple le plus important, celui d’Adinatha, est l’une des plus belles et plus vastes constructions jaïns de l’Inde. Il fut élevé par un riche marchand, Dharna Sah:
L’entrée du temple:
La construction eut lieu au milieu du xve siècle et aboutit à un temple immense, formé de 29 salles, comportant 80 coupoles portées par 420 piliers. L’ensemble est construit en marbre blanc dont chaque centimètre carré est ornementé.
Les Tîrthankara sont les maîtres jaïns qui ont été divinisés car ils ont atteint la libération. Au nombre de 720 suivant la tradition ésotérique, seuls les 24 derniers sont vénérés. On peut voir dans les temples des statues des Tîrthankara, qu’il ne faut pas confondre avec des statues de Bouddha :
Cette visite, en fin de journée, de ces temples de marbre blanc, isolés dans une belle campagne au pied des monts Ârâvalli, reste un moment fort du voyage:
Une sieste au bord de la route?
Emeute de singes à la vue de notre paquet de biscuits. Le premier en a un dans le bec :
Des petites filles viennent chercher de l’eau :
Des vaches actionnent la roue qui puise l’eau:
Kumbhalgarh, un fort de l’état princier du Mewar :
Le fort est bâti au sommet d’une colline à 1 100 mètres d’altitude:
Il est ceint de murs de 36 kilomètres de long, ce qui en fait la troisième plus longue muraille du monde après la Grande Muraille de Chine et celle de Gorgan en Iran:
Un villageois et son chameau:
Sur la route d’Udaipur, un berger et ses moutons: